Les aigles : en rire ou en pleurer ?

Publié le par Claudine Dunas-Doukhan

m-AigleOn en rirait si les sommes en jeu n'étaient pas si conséquentes. L'article que L'Union a consacré hier à la réponse de la mairie aux critiques concernant la mise en redressement judiciaire des aigles laisse pantois.
Ainsi, les élus avancent que l'opération est neutre pour le contribuable, puisqu'elles correspondent aux économies de fonctionnement réalisées par l'équipe en place. Cet argument fallacieux appelle plusieurs observations.
1/ Les quelques dizaines de milliers d'euros économisées sont loin de couvrir la totalité des sommes publiques engagées pour favoriser la venue des aigles. Les adjoints au maire cités dans l'article ne font référence qu'à la subvention municipale, minime par rapport à la totalité des fonds concernés : les 900 000 euros sont en effet entièrement publics (Conseil régional, conseil général et fonds européens). Il s'agit donc bien de sommes à la charge du contribuable, provenant de nos impôts.
2/ Cet argent économisé aurait pu servir  à autre chose qu'au financement d'un projet mal ficelé, dont les carences étaient évidentes dès sa genèse. En conseil municipal, Frédéric Bardoux annonçait en effet une perspective de fréquentation à moyen terme voisine de celle du Familistère de Guise. Comment peut-on sérieusement prétendre qu'un spectacle de quelques dizaines de minutes à 12 euros par adulte attirera autant de monde qu'un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco et unanimement considéré comme un chef-d'oeuvre architectural et un haut lieu de mémoire ?
3/ Sur le fond de ces économies mises en avant par la mairie, on ne peut que s'indigner de la haute dose de démagogie que ce discours véhicule. Un maire professeur agrégé, conseiller général, vice-président de la communauté de communes et président de l'UCCSA n'a en effet pas besoin de son indemnité de maire pour vivre. Il peut la baisser à loisir - il aurait pu même y renoncer totalement sans tomber dans la misère. Ce comportement ne peut se justifier que pour un élu cumulant les mandats et ayant atteint l'âge de la retraite. Il ne saurait se justifier pour un successeur plus jeune, encore sur le marché du travail et ne cumulant pas les mandats.
Mais à la mairie de Château-Thierry, on n'est pas à une approximation près...

Publié dans Le sud de l'Aisne

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